L’emploi du mot Magistria par Kandia Camara, présidente du Sénat ivoirien, continue de susciter des remous. Pointée du doigt par le journaliste André Silver Konan, qui juge ce terme inapproprié, la responsable politique trouve un soutien appuyé en la personne d’Adama Diomandé.
Dans une réponse argumentée, ce dernier remet en question la légitimité des critiques de Konan, appelant le journaliste à davantage de rigueur dans ses analyses. « Avant de contester les propos d’une personnalité de cette stature, encore faut-il avoir fait un minimum de recherches », lance-t-il.
Pour Adama Diomandé, l’utilisation du mot Magistria ne relève ni de l’erreur ni de la prétention. Il développe quatre axes pour défendre ce choix lexical : le rôle d’« autorité et de responsabilité » que joue un maire, sa fonction de « leadership exécutif » au niveau communal, la filiation historique du mot avec la « magistrature », et enfin, la possibilité d’employer un vocabulaire plus soutenu dans les discours officiels, même s’il peut paraître peu usité.
Au-delà du fond linguistique, la polémique révèle un débat plus large sur la place de la langue française dans les prises de parole politiques et sur les limites de la critique journalistique face à certaines figures de l’État.
Diomandé conclut son propos en renversant l’accusation : selon lui, c’est la crédibilité d’André Silver Konan en tant que journaliste qui se retrouve en jeu dans cette affaire. Une passe d’armes verbale qui illustre les tensions persistantes entre presse et pouvoir, sur fond de bataille lexicale.