En Côte d’Ivoire, la gratuité exceptionnelle des soins de santé accordée aux assurés du secteur informel dans le cadre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) s’achèvera le 31 août 2025.
Cette mesure transitoire, annoncée par le Premier ministre Robert Beugré Mambé lors de la Fête du Travail, avait été décidée par le président Alassane Ouattara pour faciliter l’accès aux soins aux populations déjà enrôlées, mais non encore actives dans le système de prise en charge.
Durant cette période, qui s’étend du 1er mai au 31 août, les assurés informels bénéficient gratuitement de consultations, soins infirmiers et médicaments dans les centres de santé ruraux, sans aucune cotisation. Dans les zones urbaines, seul le ticket modérateur de 30 % reste à la charge des patients.
« Le développement de notre pays repose sur un système de santé robuste et accessible à tous », a rappelé Robert Beugré Mambé. Le coût global de cette mesure est estimé à 8,7 milliards de FCFA, entièrement financé par l’État, pour plus de 13 millions de bénéficiaires.
Selon le ministre de la Santé, Pierre N’gou Dimba, cette initiative a permis d’enregistrer des avancées concrètes sur le terrain. Elle contribuerait à couvrir 80 % des besoins sanitaires du pays, tout en améliorant le fonctionnement des structures en zone rurale. « Il s’agit de désengorger les CHU et CHR, en orientant les populations vers les centres de santé de proximité, souvent sous-utilisés », a-t-il déclaré.
Le gouvernement a également renforcé l’offre de soins en dotant les établissements de médicaments, d’intrants essentiels et de laboratoires capables de diagnostiquer des pathologies fréquentes, comme le paludisme. Ce dispositif a été mis en place avec l’appui de la Nouvelle PSP.
En parallèle, la CNAM poursuit les campagnes d’enrôlement afin d’augmenter le taux d’adhésion à la CMU, en particulier en milieu rural. L’objectif est d’assurer une couverture durable et équitable pour tous.
À ce jour, près de 20 millions de personnes sont enregistrées à la CMU, selon les chiffres officiels. La carte CMU donne droit à une prise en charge de 70 % des frais médicaux et pharmaceutiques dans les structures agréées. « La CMU n’est pas une abstraction. Elle sauve des vies, transforme le quotidien de milliers d’Ivoiriens et renforce la cohésion sociale », a affirmé Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale.