La Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies au Burkina Faso, Carol Flore-Smereczniak, a été déclarée « persona non grata » par le gouvernement burkinabè, a annoncé ce lundi le ministre de la Communication, Gilbert Ouédraogo.
Cette décision fait suite à la publication d’un rapport du Secrétaire général de l’ONU adressé au Conseil de sécurité, intitulé « Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso ». Selon le gouvernement, les autorités nationales n’ont été ni consultées lors de l’élaboration du document, ni informées de ses conclusions.
Le rapport, élaboré par une équipe spéciale pays coprésidée par Carol Flore-Smereczniak, compile des données que le gouvernement juge « sans sources objectives, sans preuves ni justificatifs », et « véhiculant des informations graves et mensongères ». « Pour sa responsabilité dans ce rapport, Madame Carol Flore-Smereczniak est déclarée persona non grata sur le territoire burkinabè », a déclaré Gilbert Ouédraogo, soulignant que la crédibilité de la représentante de l’ONU auprès des autorités burkinabè est désormais « entièrement compromise ».
Le gouvernement critique également le style narratif du document, qui mélange « indistinctement terroristes et forces de défense et de sécurité du Burkina Faso » et ne comporte ni annexes d’enquêtes, ni décisions de justice pour étayer les allégations de violations contre des enfants. « Ces informations auraient dû être compilées avec la participation des structures burkinabè compétentes, pour offrir une lecture complète et équilibrée de la situation des enfants dans les zones à fort défi sécuritaire », a insisté le communiqué.
Le gouvernement dénonce par ailleurs l’usage « avec légèreté et à dessein » de certaines terminologies par les agences de l’ONU, qui donneraient une apparence de légitimation aux violences subies par le peuple burkinabè depuis plus d’une décennie.
Rappelons qu’une mise au point officielle avait été faite le 25 mars 2025 à la suite d’une convocation des représentants des agences de l’ONU. En 2022, les autorités militaires du Burkina Faso avaient déjà déclaré l’ancienne coordonnatrice résidente « persona non grata » et l’avaient priée de quitter le pays.
