Le gouvernement du Bénin, par la voix de son porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji a défendu le silence de l’Exécutif face à la mort de soldats dans des attaques terroristes. Et visiblement, suite à l’attaque du 17 avril 2025, le gouvernement n’a pas voulu jouer le jeu des terroristes pour éviter la psychose dans la population.
Le Bénin a perdu 54 soldats lors d’attaques terroristes simultanées le 17 avril 2025 dans le nord du pays. Cette tragédie a suscité l’indignation d’une partie de l’opinion publique face à l’absence de deuil national ou de mise en berne des drapeaux. Invité à réagir, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, a expliqué que le pays fait face à une guerre asymétrique et que la répétition des hommages officiels pourrait servir la propagande ennemie.
Pour les autorités, chaque vie compte, mais proclamer un deuil national à chaque perte reviendrait à multiplier les moments de vulnérabilité symbolique. « Si cela arrivait 10 fois, 50 fois dans l’année, faudrait-il décréter 50 fois un deuil national ? » a interrogé Wilfried Léandre Houngbédji.
Selon lui, des pays voisins comme le Burkina Faso ou le Niger ont déjà fait ce choix avant de s’en détourner après avoir observé des conséquences contre-productives : psychose généralisée, exaspération de la population et exaltation des terroristes.
Ne pas célébrer la victoire de l’ennemi
Interrogé sur les délais de communication des bilans, le porte-parole a décrit le terrain difficile dans lequel opère l’armée : attaques en zone broussailleuse, nécessité de ratisser, d’identifier les corps, de s’assurer de la sécurité des survivants. Ainsi, le premier bilan de huit morts a été porté à 54, plusieurs soldats initialement portés disparus ayant été retrouvés ultérieurement.
« Nous ne sommes pas sur le terrain, » a t-il conclu. « C’est l’armée qui nous communique les informations validées, à partir desquelles nous nous exprimons. » Pour le gouvernement, contenir les incursions terroristes passe aussi par une maîtrise de la communication, afin de ne pas offrir à l’ennemi une victoire symbolique.