Ce mardi 6 mai 2025, Friedrich Merz a été élu chancelier de la République fédérale d’Allemagne au second tour du vote parlementaire.
Une première dans l’histoire du pays, qui reflète les divisions persistantes au sein du Bundestag. Le leader de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) n’avait pas obtenu la majorité absolue lors du premier tour, malgré sa victoire aux élections fédérales du 23 février.
Figure conservatrice de la droite allemande, Merz entend faire de l’indépendance européenne vis-à-vis des États-Unis l’axe central de sa politique étrangère. Une orientation stratégique qu’il a défendue dès la soirée de sa victoire électorale, déclarant à la télévision allemande : « Ma priorité absolue sera de renforcer l’Europe le plus rapidement possible, afin que nous accédions progressivement à une véritable autonomie vis-à-vis des États-Unis. »
Un discours surprenant, y compris pour l’intéressé : « Je n’aurais jamais imaginé devoir dire cela à la télévision », a-t-il reconnu. Il a également expliqué ce positionnement par le changement de cap de Washington, illustré selon lui par les déclarations de Donald Trump la semaine précédente.
Le président américain a en effet relativisé la responsabilité de la Russie dans la guerre en Ukraine. « Il est désormais évident que cette administration américaine, ou du moins une partie d’entre elle, se montre largement indifférente au sort de l’Europe », a déploré Merz.
Sur le plan intérieur, le nouveau chancelier hérite d’un pays confronté à de lourds défis économiques, avec une croissance en berne et une industrie affaiblie. Un test décisif pour ce vétéran de la CDU, désormais aux commandes.