Air France muscle sa présence au Sénégal. La compagnie française ajoutera trois fréquences hebdomadaires entre Paris-Charles de Gaulle et l’aéroport Blaise-Diagne (AIBD) du 23 juin au 11 septembre 2025.
Résultat : jusqu’à dix vols par semaine, opérés en Boeing 777, relieront Paris à Dakar cet été. Un renforcement qui illustre le rôle stratégique du Sénégal dans le réseau africain d’Air France et répond à une demande croissante, portée notamment par une diaspora de plus de 300 000 personnes en France. Mais cette montée en puissance ne risque-t-elle pas d’affaiblir Air Sénégal ?
Car derrière le succès d’Air France se cache la fragilité de la compagnie nationale. Retards à répétition, annulations de dernière minute, gestion contestée… Air Sénégal peine à convaincre. Dans ce contexte, la capacité supplémentaire d’Air France pourrait séduire une part importante de passagers, au détriment d’une compagnie locale déjà en difficulté.
Un signal préoccupant, alors que Dakar ambitionne de s’imposer comme un hub régional en Afrique de l’Ouest. Peut-on espérer atteindre cet objectif si la compagnie nationale perd du terrain face à un rival solidement implanté ?
Pour les voyageurs, le renforcement d’Air France est une aubaine : plus de choix, davantage de flexibilité, et peut-être des tarifs plus compétitifs. Mais pour le Sénégal, l’enjeu est plus large : sans un transporteur national fiable, difficile de défendre sa souveraineté aérienne et de valoriser l’AIBD.
L’offensive estivale d’Air France sonne comme un avertissement : Air Sénégal doit se réinventer, moderniser ses services et retrouver la confiance du public. Faute de quoi, la ligne Dakar-Paris, pourtant stratégique, pourrait échapper durablement à la compagnie nationale. L’été 2025 servira de test grandeur nature.