Africa Global Logistics, le gestionnaire du principal port de Côte d’Ivoire, s’apprête à injecter plus de 60 millions d’euros (soit 67 millions de dollars) dans le développement de la logistique intérieure au cours des cinq prochaines années. Cet investissement vise non seulement à renforcer sa position de plaque tournante du transport, mais également à servir de porte d’entrée privilégiée pour les pays enclavés d’Afrique de l’Ouest.
La directrice régionale, Asta-Rosa Cissé, a récemment déclaré à Reuters que l’entreprise prévoit de créer des hubs opérationnels à divers endroits en Côte d’Ivoire, tout en développant des entrepôts secs équipés d’installations frigorifiques. Ceci témoigne d’une volonté claire de répondre aux besoins croissants d’un marché de plus en plus dynamique.
En plus de gérer le port d’Abidjan, reconnu comme un hub incontournable, Africa Global Logistics est également un acteur majeur dans les échanges avec les pays voisins tels que le Burkina Faso et le Mali. L’entreprise, propriété de Mediterranean Shipping Company, traite une large gamme de marchandises, allant du cacao et des noix de cajou, au coton, au caoutchouc, et même à des fruits tropicaux comme les bananes et les mangues.
Pour Mme Cissé, c’est un véritable défi car « Abidjan souffre d’une centralisation excessive, tout converge vers le port ». Pour pallier cette problématique, Africa Global Logistics ambitionne une décentralisation de ses opérations. Des hubs seront donc implantés à Ferkessédougou, Bouaké et San Pedro. L’objectif est d’améliorer la rapidité et l’efficacité des opérations logistiques.
Des chiffres évocateurs
Le trafic import-export du port d’Abidjan devrait connaître une hausse spectaculaire de 50 % cette année, atteignant environ 1,8 million d’équivalents vingt pieds (EVP), contre 1,2 million l’an dernier. « Nous observons une croissance en phase avec l’économie de la région. Ce dynamisme stimule à la fois les exportations et les importations », a souligné Mme Cissé.
L’achèvement fin 2022 du deuxième terminal à conteneurs du port d’Abidjan a également été un facteur déterminant. Ce nouvel espace permet d’accueillir de plus gros navires en provenance d’Asie, d’Europe et des Amériques, qui auparavant devaient se détourner vers l’Afrique du Sud pour décharger leurs cargaisons. Une excellente nouvelle pour le commerce et la logistique régionale.
Enfin, l’expansion de la classe moyenne, couplée à une demande accrue de produits européens et à une construction d’infrastructures en plein essor, contribue à propulser le trafic à Abidjan, comme le mentionne Mme Cissé.