Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, est sorti de son silence au sujet de l’arrestation et de l’extradition controversées du journaliste et activiste Hugues Sossoukpè, réfugié en Côte d’Ivoire. Il a apporté des précisions sur cette opération qualifiée d’« illégale » par les proches du journaliste.
Lors d’une intervention sur la chaîne privée Canal 3, M. Houngbédji a rejeté les accusations d’enlèvement, affirmant que l’opération s’est déroulée dans le respect d’une coopération bilatérale entre le Bénin et la Côte d’Ivoire. « Vous ne pouvez pas dire que cela s’est fait sans que les autorités ivoiriennes en soient informées », a-t-il soutenu, écartant ainsi l’idée d’une action clandestine ou « de gangster ».
Selon lui, les deux États ont collaboré dans les règles pour permettre l’interpellation de Comlan Hugues Sossoukpè. Cette version officielle contredit cependant les affirmations de ses avocats, qui dénoncent une procédure irrégulière : le journaliste aurait été arrêté sans décision de justice ivoirienne, puis expulsé de manière expéditive vers Cotonou à bord d’un vol spécialement affrété.
Sans s’attarder sur les modalités de cette arrestation, le porte-parole insiste sur le fait que l’essentiel est désormais que la justice béninoise donne à M. Sossoukpè l’occasion de répondre aux accusations portées contre lui. D’après Wilfried Léandre Houngbédji, le journaliste faisait depuis longtemps l’objet de plusieurs plaintes, notamment celle d’un chef d’entreprise qui se dit diffamé par ses publications.
Actuellement incarcéré à la prison civile de Ouidah, Hugues Sossoukpè a été rapidement présenté au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Il est poursuivi pour quatre chefs d’accusation : incitation à la rébellion, incitation à la haine et à la violence, harcèlement via communication électronique et apologie du terrorisme.